Publication de la loi antiterrorisme et renseignement
Après une censure partielle du Conseil constitutionnel, la loi relative à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement est publiée (V. Projet de loi « terrorisme et renseignement » : adoption définitive et saisine du Conseil constitutionnel ; La loi « terrorisme et renseignement » partiellement censurée par le Conseil constitutionnel).
Les mesures de lutte antiterroriste. - Le texte pérennise quatre mesures de police administrative de la
- la possibilité de fermer des lieux dépendants d'un lieu de culte fermé,
- la création d'une "mesure judiciaire de prévention de la récidive terroriste et de réinsertion" pour les sortants de prison condamnés pour terrorisme à une peine de prison de cinq ans ou plus (trois ans en cas de récidive). Elle concernera des individus particulièrement dangereux. Elle pourra être décidée en l'absence de mesure de suivi judiciaire. Sa durée sera d'un an maximum, renouvelable dans la limite de cinq ans. Cette nouvelle mesure de sûreté sera prononcée en fin de peine par le tribunal de l'application des peines de Paris sur réquisition du parquet national antiterroriste. Elle doit remplacer les mesures de sûreté voulues par la
Les mesures sur le renseignement. - Les services de renseignement disposeront de nouveaux moyens de contrôle, en particulier la possibilité à titre expérimental d'intercepter des communications satellitaires.
La technique dite de l'algorithme, expérimentée depuis 2015 et autorisée jusqu'au 31 décembre 2021, est pérennisée. Cette technique permet un traitement automatisé des données de connexion et de navigation sur internet, grâce à la coopération des fournisseurs d'accès. Cette surveillance algorithmique est étendue aux adresses (URL) de connexion. Les députés ont imposé au gouvernement la remise au plus tard mi-2024 d'un premier bilan sur la surveillance des URL.
Le cadre de la conservation des données de connexion par les opérateurs de communications électroniques, les FAI et hébergeurs est réformé. La loi tire les conséquences de la décision "French Data Network" du
Le contrôle préalable de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) pour l'ensemble des techniques de renseignement sur le territoire national est renforcé. Un caractère contraignant est donné à ses avis. Une exception est prévue en cas d'urgence.
Les partages de renseignements et d'informations entre services de renseignement et autorités administratives sont fluidifiés tout en tenant compte de la décision du Conseil constitutionnel du 9 juillet dernier (